

Enquêtes
Accès aux données bruts
Publié 18/09/2019 Mis à jour 27/03/2020
Avant présenter les enquêtes pour cette recherche, nous allons d’abord présenter la recherche documentaire. Nous encadrerons le questionnaire par la méthodologie en sociologie, référencée de Pierre Bourdieu et Alain Darbel (1966) et de Laurie Hanquinet (2014) qui réalisent les enquêtes sur la relation des musées et leurs publics. Nous nous inspirerons de la seule étude sur la file devant un musée par les spécialistes culturels Hana Gottesdiener, Jean Chaguiboff et Marie-Hubert Awadalla (l993) sur le terrain des Galeries nationales du Grand Palais. Puis, nous nous instruisons de deux études sur les utilisations de l’outil numérique par les chercheurs en management Ben Nasr, I., Hallem, Y. et al. (2017), Jarrier, E., Bourgeon-Renault, D. et al.(2019).
Il faut préciser que les deux (pré)enquêtes sont réalisées avant ou simultanément à la recherche documentaire plus approfondie sur le musée et le public, sur les files d’attente, et sur l’utilisation numérique de l’expérience muséale. Il faut améliorer et compléter l’enquête avant de diffuser sur le terrain.
Bourdieu, P., & Darbel, A. (2003). L’ amour de l’ art. Les musées d’art européens et leur public (Repr .1é édition en 1966). Paris: Les Éd. de minuit. p.5
Hanquinet, L. (2014). Du musée aux pratiques culturelles. Enquête sur les publics de musées d’art moderne et contemporain. Bruxelles: Editions de l’Université.
Gottesdiener, H., Chaguiboff, J. & Awadalla, M.-H. (1993). La file d’attente à la porte de l’exposition. Paris: Service des Etudes et de la Recherche de la Bibliothèque Publique d’Information du Centre Georges Pompidou.
Gottesdiener, H. (1994). Étudier la file d’attente. Publics et Musées, 4(1), 138‑140. https://doi.org/10.3406/pumus.1994.1261
Ben Nasr, I., Hallem, Y. & Lagier, J. (2017). Quel est le rôle de l’application mobile dans la valorisation de l’expérience muséale ?. Management & Avenir, 92(2), 87-108. doi:10.3917/mav.092.0087.
Jarrier, E., Bourgeon-Renault, D. & Belvaux, B. (2019). Une mesure des effets de l’utilisation d’un outil numérique sur l’expérience de visite muséale. Management & Avenir, 108(2), 107-126. doi:10.3917/mav.108.0107.
Professions et catégories socioprofessionnelles PCS-2003. Nomenclatures des professions et catégories socioprofessionnelles | Insee. (s. d.). Consulté 25 août 2019, à l’adresse https://www.insee.fr/fr/information/2406153
La maison de Claude Monet séduit plus d’étrangers que de Français. (2019, avril 10). Consulté 27 août 2019, à l’adresse http://www.lefigaro.fr/arts-expositions/la-maison-de-claude-monet-seduit-plus-d-etrangers-que-de-francais-20190410
Exposition temporaire, David Hockney, 21 juin 2017 - 23 octobre 2017, Paris, Centre Pompidou
Recherche documentaire
Enquêtes sociologiques sur les publics des musées
Entre 1964 et 1965, les sociologues Pierre Bourdieu et Alain Darbel réalisent des enquêtes publiques aux 21 musées français et aux autres musées européens. Le résultat est publié sur l’ouvrage L’amour de l’art. Les musées d’art européens et leur public en 1966. L'objectif de la recherche est de « définir les principales caractéristiques du public actuel des musées français » à première vue. Ils constatent que « la fréquentation des musées est presque exclusivement le fait de la classe cultivée », ainsi que la variation avec l’âge, et la catégorie socio-professionnelle. Ils recherchent la relation entre le niveau d’instruction et la fréquentation, l’école seule peut le développer. Cette recherche est reliée avec le cœur de la pensée de Bourdieu, le capital social.
Plus récemment, la sociologue belge Laurie Hanquinet réalise des enquêtes publiques aux 6 musées, le résultat est publié en 2014. Elle passe d’abord une phase d’enquête qualitative plus une phase d’enquête quantitative. Elle recherche les profils culturels des visiteurs par les catégories individuelles, puis une vue d’ensemble des communautés interprétatives des visiteurs. Elle recherche l’impact mutation des musées au changement des profils des visiteurs.
Pour cette recherche, ces deux références montrent la méthodologie et les modèles classiques d’une enquête sociologique, ainsi qu’une analyse des données sur un sujet précis.
Enquête sur la file d’attente du musée
La première étude sur la file devant un musée est traitée par les spécialistes culturels Hana Gottesdiener, Jean Chaguiboff et Marie-Hubert Awadalla le premier semestre 1992 sur le terrain des Galeries nationales du Grand Palais, le résultat est publié par la Bibliothèque publique d’information (Bpi) en 1993. L’enquête est réalisée en deux phases avec l'entretien non directif. La première phase est réalisée à l’exposition Toulouse-Lautrec, 63 entretiens sont réalisés avec les visiteurs isolés, en couple ou en groupes formés des deux ou trois amis, rarement de quatre visiteurs. ⅔ des entretiens sont réalisés dans la file d’attente avant la visite, ⅓ avec les visiteurs qui viennent de quitter la visite, encore une expérience muséale « prise sur le vif ». La durée de l’entretien est de 10 à 20 minutes, le seuil de l’entretien est limité à 30 minutes par rapport à la limite réelle de la file d’attente. La deuxième phase de l’enquête est réalisée au domicile avec 15 visiteurs du Grand Palais, individuellement. Les principaux résultats se présentent ainsi :
« 1. La file d'attente n'est pas liée à une démocratisation de la fréquentation des musées et des expositions.
2. La file d'attente ne se définit pas que par des caractéristiques négativent telles que temps perdu, ennui, tension. Elle peut aussi être un lieu de distraction et d'échanges sociaux.
3. La file d'attente a des conséquences sur la pratique de visite dans la mesure où elle modifie les conditions de visite et les représentations de la pratique. »
Enquêtes sur la médiation numérique de l’expérience muséale
Les chercheurs en management s’intéressent également aux questions de la gestion du musée, leurs études se focalisent sur la valorisation de l’utilisation numérique dans l’expérience d’utilisateurs. Nous présenterons par la suite deux études entre 2014 et 2015 en France.
La recherche de Ben Nasr, I., Hallem, Y. & Lagier, J. (2017) se pose la question sur le rôle des applications dans la valorisation de l’expérience muséale. Cette recherche qualitative se conduit en deux études. La première étude sur le terrain du Musée National du Château de Malmaison en avril 2015, a pour l’objectif de constituer une psychologie collective. Un groupe composé de six femmes et trois hommes de 30 à 65 ans participent à une discussion pendant 1h30 sur le vécu, l’usage, l’avis et la réflexion sur leurs expériences de visite accompagnant une application sur iPad et iPhone. Cette première étude apporte un résultat sur plusieurs aspects :
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Au niveau pédagogique, le visiteur préfère « se concentrer et développer ses connaissances sur le sujet », « éviter la saturation cognitive », « accéder à une réalité dématérialisée » et « rechercher et obtenir un complément d'informations ».
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Au niveau récréatif, le visiteur préfère « s’amuser tout en apprenant ».
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Au niveau social, le visiteur a besoin de « partager l’information et l’expérience » et « co-promouvoir l’événement ».
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Au niveau personnalisation et appropriation de l’expérience, le visiteur annonce « vivre une expérience unique et personnelle ».
La deuxième étude est sur le terrain du Centre Pompidou et vise le jeune public de 18 à 29 ans sur l'utilisation de l'application du Centre Pompidou. La première étape a pour l’objectif de comprendre le comportement des jeunes visiteurs. Cette étape emprunte la méthode des entretiens individuels semi-directifs avec un guide d’entretien structuré pour une durée en moyenne d’une heure. Les huit participants sont trois femmes et cinq hommes. La deuxième étape a pour objectif de compléter les informations. De ce fait, 50 messages postés sur deux forums sont collectés. Le jeune public se penche sur les besoins de l’utilisateur avec un bel algorithme pour sa facilité d’utilisation et pour simplifier la vie, un contenu scientifique et adapté pour la connaissance de l’histoire de l’art.
La recherche de Jarrier, E., Bourgeon-Renault, D. & Belvaux, B.(2019) se demande d’abord si l’outil numérique change la nature de l’expérience muséale (affective, cognitive rhétorique, symbolique, sociale, spatiale, temporelle), ensuite sur l'expérience d’usage d’un outil numérique de médiation en dimension fonctionnelle et en dimension hédonique. L’étude quantitative est réalisée sur le terrain du Musée du Louvre Lens auprès de l’exposition Des animaux et des pharaons avec 916 visiteurs entre décembre 2014 et mars 2015. Le résultat de cette recherche confirme que l'utilisation de l’outil numérique pour la médiation muséale est positive. Elle favorise les aspects affectif, cognitif, rhétorique, symbolique, social de l’expérience de la visite. La fonctionnalité de l’outil favorise le parcours et le contrôle du temps de visite, donc la dimension spatio-temporelle. La fonctionnalité de l’outil est l’origine d’un facteur favorable pour la visite, peu important sur le nombre de l'outil. Bref, l'outil numérique est un dispositif qui permet d’attirer et fidéliser le public.
Méthodologie
Deux (pré)enquêtes qualitatives ont compté pour notre recherche. La première étude est sur le lexique autour du numérique en art donc smart museum, art numérique, médiation numérique muséale etc. Les entretiens semi-directifs sont répondus en ligne entre décembre 2018 et janvier 2019. La deuxième étude est sur l’expérience de la visite, de la file d’attente et de la médiation numérique auprès du musée. Les entretiens semi-directifs sont réalisés sur trois terrains dont le Musée du Louvre, le Musée d’Orsay et le Centre Pompidou en pendant la haute saison entre le 26 et 30 juillet 2019. Nous n’avons pas élaboré spécifiquement d’hypothèses pour ces deux (pré)enquêtes, car elles sont là pour faire connaissance avec le profil des visiteurs, leurs connaissances sur le terme « numérique au musée » et leurs expériences d’attente au musée. Ces (pré)enquêtes sont considérée comme une préparation de la recherche plus approfondie.
Première étude qualitative
#1 l’art numérique et la médiation numérique muséale
Nous avons choisi l’entretien semi-directif comme méthodologie pour cette première étude. L’objectif de l’étude est pour construire un lexique pour le public. Les 7 participants sont tous français, 4 hommes et 3 femmes entre 22 et 66 ans, avec un mélange de professions mais plus ou moins dans le secteur culturel. Les participants répondent à l’enquête en ligne avec un temps libre. Ils sont invités à définir le vocabulaire avec leur propre langage. Concernant les sujets sur lesquels ils manquent de connaissance, ils sont invités à faire une recherche documentaire. L’enquête a porté sur les points suivant :
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Données personnelles (nom, métier, âge)
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Questions générales
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Vous êtes intéressé par l'art contemporain ?
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Votre fréquence de visite dans les lieux d'art contemporain ?
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Vous êtes intéressé par l'art numérique ?
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Quelques lieux d'art numérique que vous connaissez ?
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Lexique
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[#1 G1] Groupe 1 musée - galerie - exposition
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[#1 G2] Groupe 2 œuvre d'art - artiste - public - regardeur
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[#1 G3] Groupe 3 art contemporain - art numérique
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[#1 G4] Groupe 4 médiation - médiation culturelle - médiation numérique - médiation numérique muséale
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[#1 G5] Groupe 5 smart muséum - espace numérique - espace augmenté
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Question sur l'expérience d’enquête
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Le temps de réponse
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La recherche effectuée
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Deuxième étude quantitative
#2 la file d’attente et la médiation numérique muséale
Nous avons choisi l’entretien semi-directif comme méthodologie pour la deuxième étude. Le guide de l’entretien est disponible en français et en anglais. L’objectif est d’enquêter sur l’expérience de visite muséale, plus pointue sur l’expérience de la file d’attente et la connaissance de la médiation numérique muséale. Les 9 participants sont composés de 3 hommes et 6 femmes. Ils sont seuls [2], en couple [1], en famille avec des jeunes enfants [3] ou en groupe entre amis [3]. Ils ont entre 20 ans et 50 ans. Parmi eux, il y a 5 parisiens qui comptent un résident coréen, un vient du sud de la France, un vient d’Espagne, un vient du Japon, un vient des États-Unis. Ils comprennent des parisiens, des touristes français et des touristes étrangers. Les professions sont variées. Particulièrement on compte une guide touristique professionnelle, deux habitants parisiens de passage, le reste des 6 participants sont les visiteurs du musée. Nous avons choisi le jour de la semaine le plus fréquenté pour enquêter. Le week-end en général pour tous les musées, le mardi pour le Musée d’Orsay. Nous avons choisi aussi la plage horaire la plus fréquentée du jour, en général entre 13h30 et 17h, certains sont réalisés pendant la nocturne du musée. Les entretiens sont réalisés sur le terrain en vis-à-vis, soit pendant la file d’attente, soit sur l’espace de repos à l’intérieur ou à l’extérieur du musée. Les visiteurs en repos sont souvent pris « sur le vif » à la sortie de la visite. L’entretien dure entre 15 minutes et 45 minutes en raison de la traduction de la langue. Il y a eu 5 refus par des touristes étrangers en raison du manque de temps. Dans ce cas, nous avons proposé quelques questions informelles pour avoir des questions « Vous avez eu des expériences de file d’attente au musée pendant la visite à Paris ces derniers jours ? Comment vous êtes-vous senti ? » L’enquête a porté sur les points suivants :
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[#2 n°11-n°15] Profil / Données personnelles (sexe, âge, profession, résidence, disponible de smartphone/tablette connectée).
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[#2 n°21-n°29] Localisation ( localisation de visite du musée, destinations des musées à visiter pour ce voyage, expérience de file d’attente pour ces dernières visites muséales ).
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[#2 n°31-n°34] Expérience de visite muséale (fréquence, type de musée préféré, motivation de visite).
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[#2 n°41-n°48] Expérience d’attente au musée (quand, où, condition-saison/météo, temps d’attente, activité pendant d’attente, émotion, décision sur la file d’attente).
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[#2 n°51-n°54] Idée sur une application mobile accompagnant la visite muséale
( information pratique, communication médiation muséale, etc.).
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[#2 n°61-n°63] Médiation numérique muséale (MNM) ( connaissance et utilisation des applications de MNM).
Analyse des données et résultats
Expérience des visiteurs à la file d’attente
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[#2 n°24] Musées préférés des touristes culturels
Le Musée du Louvre et le Musée d’Orsay accueillent plus de visiteurs étrangers pendant la haute saison en juillet. Le Musée d’Orsay est rempli entièrement par les visiteurs. La fréquentation du Centre Pompidou n’est pas dans ce cas, la cause dépend de l’exposition temporaire même. Pour les étrangers, le Musée du Louvre, le Musée d’Orsay, le Centre Pompidou, le Château de Versailles sont les destinations essentielles. Pour les français, les destinations sont plus variées, tels que le Musée Picasso, le Musée de l’Orangerie, le Musée Rodin, l’Atelier des lumières, ou la Maison de Claude Monet à Giverny.
Il est difficile d’identifier les touristes culturels. Certains touristes ne font que les musées à l'occasion de voyages, cependant les musées français attirent par leur reconnaissance mondiale.
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[#2 n°31-n°34] Propension de visite du musée
75% des participants ont visité au moins une fois un musée les 12 derniers mois. La fréquence de visite est variée, certains ne visitent le musée que lors de voyages. Les types de musée préférés par ordre sont le musée des beaux-arts en premier, les musées d’art en second, les musées d'archéologie, les musées de science et le musée d’histoire naturelle en troisième. Les motivations de visite du musée sont d’abord la collection du musée, ensuite c’est pour la sortie avec la famille ou avec les proches. Le public est volontaire pour apprendre la connaissance culturelle, et cherche le bien-être au musée pour le plaisir, pour la détente de l’esprit. L’aspect reconnu du musée, l'exposition temporaire sont aussi une raison pour visiter et revisiter le musée. Nous constatons que le musée est un espace d’échange social et à la fois de construction de soi-même. L’échange avec autrui, l'apprentissage des connaissances culturelles, le ludique et le plaisir motivent le public à découvrir le musée.
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[#2 n°21-n° 29] Expérience des files d’attente ( actuelle 26/07/2019-30/07/2019)
Pendant la plage horaire la plus fréquentée des musées (13h30-17h), le maximum d’attente à l’entrée au Musée d’Orsay est 30 minutes sans réservation, au Musée du Louvre c’est 20 minutes avec réservation, au Centre Pompidou c’est 10 minutes avec et sans réservation. Particulièrement au Louvre, il faut être passionné pour une file d’attente de 45 minutes afin de voir la fameuse peinture La Joconde de ses propres yeux. Sur la place du Musée d’Orsay, les concerts des bateleurs attirent les visiteurs.
Au Château de Versailles pour avoir le billet d’entrée gratuit pour les européens de moins de 26 ans, il faut attendre deux heures sous la canicule le 20 juillet 2019, deux touristes allemandes ont raconté leur expérience d’attente pendant l’entretien informel rapide au Musée d’Orsay le jour de fin de leur voyage. Elles ont joué avec le téléphone portable pendant l’attente, le plus compliqué ayant été le besoin d’aller aux toilettes.
Selon l’observation, les musées ne proposent pas de dispositifs particuliers pour les files d’attente lors des journées de canicule. En prenant en compte le cas d’autres structures, SNCF offre, par exemple, une bouteille d’eau gratuite à la halle de la gare Montparnasse lors des journées en connaissant les très fortes chaleurs.
Si l’attente est fluide, les visiteurs n’ont pas de sensations particulières. Les français acceptent l’attente pour les grandes expositions. Les parisiens se préparent psychologiquement à supporter l’attente pour les visites qui les intéressent. Les réponses sur leur ressenti sont souvent neutres, du type « ça va ». Néanmoins afin que les visiteurs aient l'impression que le temps passe plus vite voici les points que nous souhaiterions améliorer :
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La fluidité de la file
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Une file d'attente en forme de « Z » plutôt qu'en forme de « I »
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Un temps d'attente informé en tant réel via un écran.
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[#2 n°41-n° 48] Expérience de file d’attente ( passée )
Lors de l'enquête nous avons orienté certaines questions en se focalisant sur les aspects négatifs de la file d'attente, cependant certaines réponses positives sont à prendre en considération et peuvent nous être utiles pour la suite.
Sur les six réponses de l’expérience passée, 100% des cas sont à l’extérieur et debout. Les saisons sont en été et en hiver. Dans les conditions d'attente, les visiteurs sont sensibles à la météo. Le froid en hiver et la chaleur en été, la pluie, les nuages sont des facteurs négatifs pour l’attente. 66% de participants non-touristes sont prêts à faire la queue lorsqu'il s'agit d'expositions temporaires. Le temps d’attente peut varier, de 15-30 minutes [2 participants], il peut durer 30-60 minutes [2 participants], voir même plus de 2h [2 participants]. Nous supposons qu'une attente de moins de 15 minutes est acceptable selon analyse.
À l'époque des années 1980, 1990, à Paris, la plus grande partie des grandes expositions d’art avaient lieu au Grand Palais. Le phénomène de queue était, par conséquent, plus important au Grand Palais et il n'était pas rare d'attendre pendant 2h avant d’accéder dans les salles d'expositions à l’épode. Selon les six réponses obtenues, les MDF tels que le Musée d’Orsay et le Musée du Louvre, Grand Palais font partie de la liste des sites MDF qui correspondent le plus fréquentés des MDF. En dehors des MDF, les musées privés telle que la Maison de Claude Monet, qui séduit plus d’étrangers que de français, est connaît un rythme de visite particulier pour les touristes étrangers.
Six personnes sur six ont répondu qu’ils discutent avec la personne qui fait la visite avec eux. Les jeunes ont dit aussi jouer avec le téléphone, passer le temps sur les réseaux sociaux en discutant. Nous n’avons pas entendu la discussion éphémère avec les voisins de file dans leurs réponses. La difficulté est toujours la soif et l’envie d’aller au toilettes.
Les perceptions des ressentis sont à la fois positives et négatives.
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positif : curieux, excité
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neutre : calme, pas désagréable
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négatif : impatient, fatigué, long
« Les visiteurs de pays nordiques sont plus calmes en attendant, les visiteurs de pays méridionaux sont en colère plus facilement » décrit un agent de sécurité du Musée d’Orsay. Les jeunes de moins de 26 ans acceptent l’attente en contrepartie de la politique de gratuité. La patience d’attendre est liée également avec la culture générale. Le couple japonais trouve que l’attente est un phénomène commun « On est habitué d’attendre, c’est normal qu’il y ait 2h d’attente pour une grande exposition à Tokyo, même en hiver à l’extérieur. On discute entre nous, on ne s’ennuie pas. » Le temps passe plus vite en attendant quand on n’est pas tout seul. (Maister, D., 1985)
La visite du musée est un loisir pour le plaisir, « Si le temps est plus long que la visite, ce n’est pas le cas de l’attente. Si l’attente est trop longue, ça tue le plaisir d’attendre. Ce ne sera pas un effet de marketing. » explique un étudiant de l’école commercial. Si l’attente est à cause de facteurs artificiels par exemple une mauvaise organisation, en conséquence la relation avec le public sera brisée. Ils ne vont pas se plaindre auprès de l'établissement, ni sur les réseaux sociaux. Malgré la file d’attente, les visiteurs préfèrent y retourner. Nous observons lorsque le dernier week-end de l’exposition temporaire de David Hockney au Centre Pompidou, les files d’attente ont duré 2h à la Place George Pompidou lors de l’ouverture du centre à 11h, puis environ 15 minutes d’attente à la billetterie, 45 minutes d’attente pour entrer à l’étage - la collection du musée, et encore 25 d’attente minutes pour l’exposition temporaire.
Pour organiser les prochaines visites, nous avons proposé la question « Si le temps d’attente pour entrer au musée est important, que décidez-vous de faire ? » Un seul participant a répondu , 5 participants acceptent d'attendre parce que « L’exposition est intéressante », « Je suis motivée de découvrir », « C’est prévu, c’est le but du voyage », « C’est pour les amis qui viennent de loin, des États-Unis. » Ils cherchent également des moyens pour éviter l’attente. Par exemple « Paris musée pass », éviter le week-end, ou accompagner des personnes qui ont le droit de priorité si c’est le cas. C’est pour « profiter plus du temps pour la visite ».
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[#2 n° 48d] Organisation de visite
Tous les participants trouvent que la réservation en ligne est une bonne idée. Pour ceux qui sont très ponctuels, très organisés, ils trouvent que la réservation avec une plage horaire est une promesse pour la visite. Deux participants trouvent que la réservation par jour est moins stressante. Ce pointe de vue est lié à la personnalité qui préfère la liberté. Il est lié aussi au touriste étranger qui programme plusieurs visites par jour. Pour les réservations du jour, nous avons proposé une solution par exemple « l'étiquette virtuelle » pour fixer la plage horaire d’entrer lorsque la connexion de wifi du musée, nos deux mêmes participants sont intéressés par cette proposition. Nous évoquerons cette idée en détail dans le chapitre suivant. Les visites des familles avec les jeunes enfants sont généralement plus organisées.
Connaissance de médiation numérique muséale
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[#1 n°24] Lexique - Définition de médiation numérique muséale
Parmi les huit participants de première étude pour lexique, 6 participants ont donné leur propre définition sur la médiation numérique muséale :
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« Médiation qui utilise une technologie numérique (internet, multimedias...) »
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« Usage des outils numériques, diffusion, réflexion critique »
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« C'est aider des personnes qui connaissent peu ou mal les technologies numériques à les comprendre et à les utiliser. »
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« De mon expérience récente (pôle emploi), être un médiateur numérique serait quelqu'un qui apprend aux autres à utiliser le numérique. Si on suit la logique avec les définitions précédentes, la médiation numérique serait l'art de faire le lien entre le public et le numérique. Cela peut-être aussi de faire de la médiation par le biais du numérique. »
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« Faire un lien à l'aide de ressources numériques »
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« Opère dans le champ particulier du domaine public des collections qui intègrent dans leur patrimoine les œuvres des arts numériques. »
Les définitions de médiation numérique muséale par le public sont plus ambiguës. Certains se sont focalisés sur la technique numérique mais ont oublié le contexte muséal. D’autres ont confondu avec l’art numérique.
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[#2 n°52, n°61-n°63] Expérience de la médiation numérique muséale
Sur le terme de la médiation muséale, les participants ont répondu « je ne connais pas » dans un premier temps. Après avoir expliqué, surtout donné des exemples comme audioguide, vidéo extrait de l’exposition, ils ont compris qu’il s’agissait d’outils dont ils ont déjà fait l’expérience. Une participante n’utilise que les présentations en version papier. Trois participants n’utilisent l’audioguide que pour les musées étrangers. On ne compte que 33,3% des participants qui suivent la vidéo extraite, 44,4% connaissent les jeux du musée.
Nous continuons ce thème sur l’utilisation des applications mobiles culturelles ou sur la technique numérique de la médiation, 55,6% de participants ne connaissent pas ce sujet. Si nous donnons les exemples de techniques comme par exemple la VR (réalité virtuelle) ou les vidéos sur les réseaux sociaux, trois participants ont confirmé les connaître. Personne n’utilise une application mobile pour accompagner la visite. Certains visiteurs préfèrent contempler les œuvres ou échanger avec d’autres personnes pendant la visite. Ils n’ont pas exclu d’utiliser l'application avant ou après la visite.
Application mobile
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[#2 n°16] Disponibilité de smartphone / tablette connectée
100% des participants ont à disposition un smartphone ou une tablette connectée. Les trois musées observés ont à disposition le wifi, mais le réseau est faible .
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[#2 n°51, n°53, n°54] Information, communication
Quand nous proposons une application mobile aidant à l’organisation de visite de musée, afin d’éviter l’attente ou d’occuper le temps d’attente, les réponses des participants sont « C’est une bonne idée, SI C’EST BIEN FAIT. » Pour que cela soit « bien fait », nous demandons leurs besoins.
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Temps d’attente prévision / en réel [100%]
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Transport, billetterie en ligne , étiquette virtuelle d’attente sur une plage horaire préférée / sur place dès que connecté au wifi du site [88,9%]
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Météo, proposition des sites culturels [55,6%]
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Proposition des restaurants / cafés auprès des sites culturels [22,2%]
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Événement autour de l’exposition, guide [11,1%]
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Autre : les contenus d'explication
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[Observation] Tarif de l'application mobile
Le public est sensible au tarif de l'application. Les person[Observation] Tarif de l'application mobilenes interrogées pensent que l’application doit faire partie du service dans le tarif du billet d’entrée du musée. Si le tarif est équivalent à l’audioguide de 3 à 5 euros, ce tarif est acceptable. « Si le prix du billet d’entrée est déjà assez élevé par exemple 40 euros, il n’y a pas de raison de payer en plus pour l’application mobile », explique un étudiant de l’école commerciale.
Discussion, limites et perspective
Recherche documentaire
Nous avons recherché les théories classiques et récentes. Les experts américains, danois, et français ouvrent les aspects scientifiques en plusieurs niveaux. Il sera intéressant de rechercher les documents et les cas pratiques dans plusieurs pays étrangers. Cependant, la culture d’attente est différente dans les pays, des pays nordiques au pays méridionaux, de l’occident à l'orient.
Étude qualitative et quantitative
L’étude #2 a mis l’accent sur la population des visiteurs, l’expérience de visite du musée, l’expérience de la file d’attente [#2 n°11-n°48d]. Les données sont claires et précises pour comprendre le comportement des visiteurs. Nous pourrons rechercher plus des détails sur l’émotion des visiteurs.
Les deux parties: l’idée de l'application mobile [#2 n°51-n°54] et la médiation numérique muséale [#2 n°62-n°63] peuvent être approfondies. Ce serait bien de créer une page site web pour promouvoir la médiation numérique muséale.
Il manque une partie de recherche sur le comportement, l’émotion, les besoins des enfants et des adolescents. Pour une visite au Musée d’Orsay, un enfant de 5 ans s’ennuie devant des peintures, mais peut être stimulé face à de la vidéo immersive en libre-service.
Les QCM limitent les avis des participants. Le mieux est de poser la question ouverte dans un premier temps, le QCM servira à suggérer des idées dans un second temps.
Il est plus difficile d’enquêter avec des touristes étrangers à cause de la langue, ou la fatigue après les visites. Les autres raisons peuvent être le manque de confiance ou le manque de temps. Les familles avec les jeunes enfants acceptent l’entretien facilement et avec intérêt. Après l’enquête, nous avons échangé sur les informations actuelles, les commentaires de l’exposition sur la visite muséale. Les participants apprécient ce type d’échange, surtout les visiteurs étrangers qui ont besoin « d’informations vives ». Nous avons par ailleurs beaucoup parlé de l’Atelier des lumières en cette période. Nous avons eu également des bons plans de visites évoqués par des visiteurs étrangers, en particuliers des bons plans pour des visites avec des enfants.
La durée du temps d’entretien est parfois difficile à gérer. Pour enquêter sur les visiteurs dans la file d’attente, il faut se « synchroniser » et il ne faut pas trop dépasser le temps d’attente. Pour enquêter sur les visiteurs qui sont sortis de l'exposition, ceux-ci étaient plus posés et ils ont pris plus du temps à répondre et à discuter.
La quantité d’information collectée et la diversité de parcours et de vie des participants sont limitées. Le terrain de l’entretien est limité sur les trois musées. Pour les prochaines études, nous ne pouvons pas passer à côté du Château de Versailles. Ce sera autant pour observer qu’enquêter sur le terrain des musées de ville ou des musées privés qui ont des occasions de file d’attente.